Etre humain
Précision :
Quand je dis "je' dans l'article ci-dessous,
je ne veux pas dire moi en particulier
mais tout le monde (y compris moi bien sûr).
Qu’est-ce que c’est difficile d’être un être humain !
Nous avons cette capacité incroyable qui fait de nous des êtres humains en plus de tout ce qui fait que nous sommes aussi des animaux comme nos petits cousins que nous nommons comme tels : éventuellement, nous pouvons nous en rendre compte !
… et c’est difficile, dans les faits, à vivre !
Il y a toutes ces parties en nous qui forment un tout et qui sont distinctes simultanément si bien que, souvent, nous ne savons pas vraiment qui ou quoi nous sommes.
Il y a cette merveilleuse bestiole, qui nous aime infiniement, totalement, sans mesure ni restriction que nous appelons notre corps, fabuleux, totalement à notre service quoi que nous fassions. Il/elle nous parle en permanence.IL/elle est comme le chat doux et sauvage tout à la fois. IL/elle ronronne, se love sensuellement, grogne, crie parfois mais jamais sans une seule intention malveillante à notre égard. IL/elle est toujours là, de fait, totalement présent, totalement, magiquement vivant dans et avec la matière…
Il y a notre incroyable ordinateur de bord qui traite constamment toutes les informations qui nous arrivent, qui les enregistre, les mémorise, nous les re-présente, les ré-enregistre, les re-traite… tout cela avec les capacité de cette partie du corps que nous appelons notre cerveau…
Tout cela en parallèle (comme disent les informaticiens), des fonctionnements simultanés de multiples parties de notre cerveau (et donc de notre esprit) qui sont comme un orchestre symphonique travaillant à l’unisson… de concert.
Fantastique !
Sommes-nous seulement conscients que les images que nous percevons ne viennent pas seulement de nos yeux ? Sommes-nous seulement conscients que les images effectivements perçues par nos yeux sont travaillées, améliorées, précisées en permanence et de multiples façons avant que nous les percevions sur l’écran de notre esprit, de notre conscience… tellement rapidement, avec tellement d’efficacité qu’il nous serait parfaitement impossible de nous rendre compte du moindre décalage entre ce qui est et ce que nous voyons ?
Fabuleux !
Et je n’ai même pas parlé de l’incroyable concert, à multiples niveaux : mollécules, cellules, organes, systèmes multiples de communications : système nerveux, sympathique, parasympathique, hormonal dont j’ai, pour ma part (je ne suis pas médecin) qu’une idée particulièrement pauvre et tellement limité, de notre corps !
Incroyable !
Et il y a dans une horrible confusion la plupart du temps et pour la plupart d’entre nous ce que nous nommons vite fait nos pensées, nos sentiments, nos émotions, notre “individualité” peut-être…
C’est difficile d’être un être humain !
Il y a de quoi se sentir perdu dans tout ça !
Suis-je ceci ou cela ? Que suis-je ? Qui suis-je ?
Je sens bien quelque part que je suis, pourtant. Je suis quelqu’un, je suis unique à être ce quelqu’un. Je suis bien un individu.
Je perçois que je suis un (un être humain et pas plusieurs) et pourtant, souvent, je ne me reconnais pas moi-même.
“Comment ai-je pu me mettre en colère et dire telle chose ?”
“Comment ai-je pu éprouver telle émotion et me comporter ainsi ? Ce n’est pas moi ça !”
“Comment ai-je pu être aussi bête et ne pas me rendre compte de ceci ou cela ? Pourtant j’ai bien compris telle chose ou telle autre et encore : j’ai recommencé ce comportement !”
C’est difficile d’être un être humain !
Suis-je un ou plusieurs ? … parfois, je ne sais plus…
Puis-je m’avouer à moi-même quelque chose : au fond, je n’y comprend rien ! Je suis désarmé !
Puis-je me l’avouer et ne pas fuir immédiamtement dans autre chose que je dois faire mais qui est une façon de me fuir en fait ? … parce que, je n’aime pas ne pas savoir, ne pas comprendre, ça me met mal à l’aise, ça me fait peur. Je sais bien que je ne contrôle rien : c’est insuportable et j’éprouve un sentiment désagréable et j’ai tellement peur que ce sentiment ce transforme en une émotion énorme dans laquelle j’ai peur de me perdre ! Alors vite : une occupation ! … pour penser à autre chose !
Combien de fois me suis-je fuit moi-même ainsi ? Combien de fois ?
Puis-je ne pas me juger et me prendre dans les bras moi-même, avec tendresse ? Puis-je faire à moi-même ce que je suis capable de faire aux autres : me prendre dans les bras, me rassurer, m’aimer tel que je suis.
Ne vois-je pas que je suis, quel que soit mon âge, aussi un enfant, qu’un être humain quelqu’il/elle soit est et sera toujours un enfant dans le sens où qui que je sois, je suis un être humain et qu’un être humain est limité. Mes capavité sont simultanément incroyables et incroyablement limités, par nature, par construction… alors ?
Je ne pourrais pas aimer vraiment cette petite bestiole un peu évoluée que je suis ?
Aimer vraiment, c’est à dire ne pas me mettre sur un piedédestal ET ne pas non plus m’enfoncer 6 pieds sous terre .
Je ne peux pas juste me voir ?
Mais pour me voir, il faudrait peutêtre que je prenne le temps de me voir ! Il faudrait peut-être que je commence à être curieux au lieu de me fuir en permanence.
Je suis capable d’être curieux de certains sujets ou de certains lieux. Je peux prendre du temps pour aller visiter certains endroits ou étudier certains sujets. Mais moi (au sens large de ce mot), moi-même… je ne suis pas curieux de savoir, comprendre un peu du moins, ce que je suis, comment je fonctionne, comment ça fonctionne un être humain, qu’est-ce qui est pareil et qu’est-ce qui n’est pas pareil entre moi et un autre, entre tel être humain que je rencontre et un autre ?
Il me suffit de voir quelqu’un et au bout de quelques minutes ou de quelques jours : je me dis “je le connais”. Vraiment ! C’est tout ! Ca me suffit ?
Franchement !
Je suis “sérieux” là !
Est-ce que les autres me connaissent au bout de quelques jours ? Alors moi, je les connais, ça suffit !
Je les regarde à peine et je leur mets “une étiquette” sur le dos et ensuite je ne les regarde plus jamais : j’ai mon étiquette en ce qui les concerne et basta !
Mais, de quoi j’ai peur ? … en voilà une question intéressante, non ?
Allez vite : une occupation !!! j’ai autre chose à faire !!!
… et je voudrais être capable d’être heureux : à ce compte là, ça ne risque pas d’arriver ou alors il faut que j’aille boire un coup ou tomber amoureux (quelquefois c’est un peu pareil...).
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